Selon Santé Publique France, la santé mentale fait partie intégrante de la santé : il n’y a pas de santé sans santé mentale.
Et pourtant, avec la pandémie de la Covid-19 qui a frappé le monde entier, la santé mentale des Français a été encore plus impactée, notamment en raison des confinements, de l’isolement social, des pertes d’emplois et de revenus et de l’incertitude face à l’avenir.
Malgré cela, la santé mentale est encore placée au second plan dans notre société et dans le monde du travail au profit de la santé physique par exemple. Il est donc crucial de sensibiliser la population et les entreprises à l’importance de ce sujet et de briser les tabous et stigmatisations qui l’entourent.
Pourquoi l’entreprise doit-elle se saisir du sujet de la santé mentale ?
La santé mentale des salariés est une problématique de plus en plus prégnante dans le monde professionnel.
Les conditions de travail ont un impact significatif sur la santé mentale des salariés, ce qui peut entraîner des conséquences graves telles que le burn-out, la dépression ou encore l’anxiété. Autre traduction : diminution de la productivité, de l’engagement ou encore de l’absentéisme des employés.
La qualité de vie au travail est un enjeu majeur pour les organisations qui doivent prendre en compte la santé mentale de leurs collaborateurs. C’est un sujet important pour les employeurs de mettre en place des politiques et des pratiques qui favorisent une culture d’entreprise positive et qui permettent aux employés de travailler dans des conditions favorables à leur bien-être mental.
Selon la CGT, 6 salariés sur 10 pensent que leur état de santé ne leur permettra pas de travailler jusqu’à la retraite. Cette donnée souligne l’importance de la santé mentale dans le monde professionnel et surtout la place qu’elle prend dans la vie de certains. Les salariés qui souffrent de problèmes de santé mentale sont le plus souvent susceptibles de prendre des congés maladie, de quitter leur emploi ou de prendre leur retraite de manière anticipée.
Le point de vue de Thibaud Dumas – Docteur en neurosciences cognitives
Une personne sur huit dans le monde vit avec un trouble mental. Souvent sous-estimé, le coût économique des troubles mentaux augmente d’année en année, et est en train de dépasser celui des maladies cardiovasculaires, ou encore du cancer.
En 2030, il est estimé qu’il atteindra 6000 milliards de dollars par an, à l’échelle mondiale.
Ces montants sont sidérants ! Alors qu’ils ne sont pas dus à une origine infectieuse, cela pourrait pourtant ressembler à une pandémie, ce qui en fait un sujet d’inquiétude en termes de santé publique et même d’un point de vue macro-économique.
Pourquoi ? Car la majeur partie de cet impact est porté par des coûts indirects tels que les arrêts maladies ou la baisse de productivité au sein des entreprises.
Sachant que notre cerveau est notre premier outil de travail, cela ne devrait-il pas en faire une priorité pour les employeurs du monde entier ?
Il est admis par tous, qu’il est important de prendre soin de son corps pour être en bonne santé. Il est maintenant indispensable, à mon sens, de prendre soin de son esprit.
En 2019, un cadre sur deux déclarait avoir déjà fait un burn-out !
En plus de l’impact évidemment considérable que cela représente sur la vie des personnes concernées, qu’en est-il de l’impact sur ses collègues, son équipe, et sur l’entreprise elle-même ? Que cela indique-t-il sur nos modes de travail, voire sur notre société ?
Une société en bonne santé ne devrait-elle pas être une société avec des esprits en bonne santé ? Ne devrions-nous pas investir massivement dans notre « brain capital » ? Des fonds d’investissements étudient actuellement ce nouvel élément de mesure très certainement des plus pertinents pour l’avenir.
Heureusement, j’ai de bonnes nouvelles à partager ! Les recherches en santé mentale montrent de nouveaux axes en termes de prévention d’une efficacité étonnante ! Ainsi que de nouvelles thérapies fascinantes. Les années qui viennent vont être le théâtre de rebondissements majeurs, et les entreprises auront un rôle prépondérant à jouer.
Santé Mentale : mieux informer et former les managers
Près de 70% des salariés estiment que leur manager a autant d’influence que leur conjoint, ce qui souligne le rôle clé que les managers ont à jouer.
Le rôle du manager connaît sa plus grande crise existentielle, post Covid19 et face aux nouveaux modes de collaboration. Nous assistons à la fin de l’ère du management par le contrôle pour laisser la place au management par la confiance. Un changement de posture qui induit également une meilleure appropriation et mise en application des soft skills pour être plus à l’écoute de ses collaborateurs, de leurs attentes et aussi de pouvoir déceler toutes formes de détresse psychologique afin de leur apporter le soutien nécessaire.
Le point de vu d’Érick Boitel – Phd, Doctor of Philosophy in Performance Psychology
“La santé mentale est une composante essentielle de la santé et représente bien plus que l’absence de troubles ou de handicaps mentaux. Selon l’OMS, la santé mentale est un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».
La santé mentale fait partie intégrante de la santé : il n’y a pas de santé sans santé mentale.
La santé mentale est déterminée par de nombreux facteurs : socio-économiques, biologiques et environnementaux, dont l’environnement de travail. Les conditions de travail sont en effet un déterminant important de la santé mentale.
La dépression est l’une des principales causes d’incapacité.
Source : santepubliquefrance.fr”
Les dirigeants d’entreprises et membres du comex, managers, collaborateurs, etc. sont soumis à des pressions internes ou externes de par la nature de leurs positions et missions.
Ils doivent trouver des solutions à d’innombrables questions, qui dépassent parfois leurs ressources actuelles, ils doivent être performants, représenter une source d’inspiration pour leurs collaborateurs, et également gérer leur vie personnelle et leur famille entreprise ; ils doivent optimiser leurs ressources et faire attention à leur santé.
Ils sont le premier capital de l’entreprise d’où un niveau de stress et d’adaptation important et permanent ; cela peut générer des facteurs pathogènes pouvant générer des maladies.
Leur santé mentale peut être mise à mal !
Heureusement ils possèdent des ressources psychologiques, physiques et sociales permettant de faire face à ces situations, ainsi ils peuvent agir sur la situation, cela génère chez eux, des facteurs salutogènes pouvant les préserver du stress et des maladies induites.
En effet ces ressources, notamment celles psychologiques protègent du stress et de la maladie par « buffer effect » elles contribuent à la satisfaction de vie, sont mesurables, stables, marquent des différences interindividuelles, sont malléables (incrémentielles) et renouvelables.
Par le biais de conférences, de formations et ensuite de l’entraînement il est possible de prendre conscience de l’intérêt d’améliorer ses ressources pour préserver , améliorer sa santé mentale. En améliorant ces dites ressources chez l’individu, celui-ci sera donc ensuite capable de vivre de plus nombreuses situations salutogènes, et donc d’améliorer sa santé.
De plus, cette augmentation des ressources psychologiques , du capital psychologique du dirigeant et des managers , collaborateurs est positivement corrélée à une amélioration de l’organisation positive de l’entreprise générant pour les membres de l’équipe plus de sens, d’engagement, et de performance, ce qui améliore in fine la performance et le résultat de l’entreprise.
En conclusion
La santé mentale des collaborateurs est indéniablement un enjeu majeur pour les entreprises. Des études ont notamment souligné le fait que le leadership adopté dans les structures pèse un poids dans la préservation de la santé mentale des travailleurs.
Cela vise à repenser nos modèles pour accompagner et former au mieux les manager dans leur approche de la gestion d’équipe.